« Croyez en vos rêves ! Il y a plein d’exemples de réussites dans la société»
« J’ai travaillé sur le concept de mission nommé « Gravity Poppers » qui a pour objectif de cartographier le champ de gravité des astéroïdes avec des précisions encore jamais atteintes. Pour mieux comprendre l’enjeu, le champ de gravité d’un corps n’est pas uniforme. Sur Terre par exemple, la gravité va être un peu moins importante à l’équateur qu’aux pôles, puisque notre planète est un peu aplatie (ne me faites pas dire ce que j’ai pas dis 😁 ). De ce fait, il est très important de pouvoir cartographier les valeurs du champ de gravité »
Parcours
Mon évolution géographique est plutôt chaotique mais au départ je suis originaire de Strasbourg. Plus précisément, j’ai habité plusieurs petites villes et villages aux alentours mais celui où j’ai passé la plus grande partie de mon enfance s’appelle Hurtigheim (67). Il est relativement célèbre pour sa farine (du moins en Alsace) et ne dépasse pas 700 habitants.
La bonne information est similaire à une bonne alimentation 😉!
Situé au coeur du Kochersberg en Alsace, le Moulin de Hurtigheim sélectionne depuis plus de 5 générations, des céréales issues des meilleurs terroirs.
J’ai ensuite déménagé à Reims où j’ai passé 3 ans au lycée Roosevelt. Là-bas, j’entends parler des CPGE scientifiques et, attiré par le défis humain et scolaire qu’elles représentent ainsi que par les portes qu’elles peuvent ouvrir, je décide donc de revenir à Strasbourg pour effectuer ma classe préparatoire au lycée Kléber. Après une première année en PCSI puis une seconde en PC*, j’intègre l’ISAE-Supaero à l’issue de mes concours. À partir de là, ce sont quatre belles années à Toulouse où j’ai pu suivre des cours dans le spatial tout en m’engageant associativement et sportivement.
Durant ma scolarité à Supaero j’ai eu la chance de partir 6 mois au Japon. J’ai en effet pu réaliser un semestre d’échange académique à l’Université Technologique de Kyushu (Kyutech) ou j’ai pu avoir pleins de cours dédiés au spatial tout en découvrant une culture totalement différente. Après cet échange et ma dernière année à l’ISAE-Supaero j’ai donc réalisé mon stage de fin d’étude au NASA ( Jet Propulsion Laboratory)en Californie dont je viens tout juste de rentrer.
[ La Petite Info ]
Le saviez-vous ?
Les talents français sont des joyaux à l’international !
Allan Petre a eu la chance de faire un stage de 6 mois au sein du JPL, l’un des grands centres de la NASA, du mois de janvier-juillet 2024! En effet, beaucoup d’ingénieurs français sont accueillis chaque année, au sein des différents centres de la Nasa, dans le cadre de réalisations de stages au cœur des plus grands projets aérospatiaux. À la suite de son premier stage, Allan a enchaîné un second stage de 12 mois, non rémunéré, à partir des vacances d’été 2024. Son objectif, acquérir le plus d’expérience possible et bénéficier d’un lieu unique au monde : le JPL . Il est jeune et très ambitieux, nous sommes persuadés que sa persévérance lui permettra d’obtenir un travail qui lui correspond.
Charles Millancourt – Ingénieur aérospatial – Visiting Student Research NASA (JPL): « L’équipe dans laquelle j’étais était l’Aerial Mobility Group de la NASA, qui a travaillé au préalable sur la mission de démonstration Ingenuity sur Mars : un hélicoptère emmené sur Mars par le rover Perseverance et qui a fait 72 vols. C’était impressionnant de se retrouver avec ces personnes et travailler avec eux. Cette expérience dans un contexte aussi technique et exigeant m’a donné l’opportunité de mettre en pratique les compétences que j’ai acquises à l‘ISAE-Supaero et lors de mes projets personnels pour approfondir ma connaissance des technologies de pointe que j’étudie. »
et d’autres …
Stage au Jet Propulsion Laboratory (NASA)
Mon stage aura duré un peu plus de 5 mois et s’est déroulé au Jet Propulsion Laboratory de la NASA, à Pasadena. J’ai travaillé sur le concept de mission nommé « Gravity Poppers » qui a pour objectif de cartographier le champ de gravité des astéroïdes avec des précisions encore jamais atteintes. Pour mieux comprendre l’enjeu, le champ de gravité d’un corps n’est pas uniforme. Sur Terre par exemple, la gravité va être un peu moins importante à l’équateur qu’aux pôles, puisque notre planète est un peu aplatie (ne me faites pas dire ce que j’ai pas dis 😁 ). De ce fait, il est très important de pouvoir cartographier les valeurs du champ de gravité car cela va permettre d’avoir des informations sur la topographie ou composition interne de ce corps!
L’idée assez originale de la mission est de faire rebondir de petites sondes sur un astéroïde pour qu’en suivant les trajectoires suborbitales de ces dernières, on puisse atteindre ces hauts niveaux de résolution. Pour ma part j’étais notamment responsable de continuer de développer un environnement de simulation pour cette mission. J’utilisais le logiciel d’analyse mission et de navigation de la NASA, MONTE, pour étudier l’influence de divers paramètres de la mission sur la qualité des solutions du champ de gravité que l’on pourrait obtenir. Par exemple, il est très important de pouvoir dimensionner le nombre de sondes que le vaisseau devra emporter ou même l’altitude à partir de laquelle les projeter sur l’astéroïde. De même quel endroit cibler sur l’astéroïde pour maximiser la couverture du champ de gravité? Avant que la mission ne prenne vie, toutes ces questions doivent être étudiées et je suis content d’avoir pu y apporter ma pierre à l’édifice. Ce stage aura vraiment été passionnant et m’aura beaucoup appris en plus d’être dans cet endroit emblématique qu’est le JPL.
A retenir:
Quelques scientifiques permanents hors pair du Jet Propulsion Laboratory (JPL) et du Goddard Space Flight Center, 4 français dont 2 ont travaillé sur le rover Perseverance : Nacer Chahat et Gregory Dubos:
Dans quel domaine souhaiteriez-vous faire carrière ?
Psyché 16 est un astéroïde de la ceinture d’astéroïdes, entre Mars et Jupiter. C’est l’un des dix astéroïdes les plus massifs de la ceinture d’astéroïdes. Il fait plus de 200 km de diamètre et représente un peu moins de 1 % de la masse totale de la ceinture d’astéroïdes. Psyché, est une sonde lancée par la NASA, le 13 octobre 2023. Actuellement en début de parcours , l’astéroïde Physche est situé à 3,5 milliards de kilomètres, la date d’arrivée de la sonde est prévue pour l’été 2029.
Dans la mécanique spatiale idéalement! C’est le domaine pour lequel je me suis pris d’affection durant mon parcours à l’ISAE-Supaero et dans lequel j’ai beaucoup appris durant mes différents stages et notamment celui-ci au JPL. J’aime tout ce qui est relié de prêt ou de loin au calcul de trajectoires spatiales, c’est pourquoi j’aimerai bien commencer un premier emploi dans ce secteur une fois mon diplôme obtenu en décembre 2024.
Une rencontre particulière
« Lire les bons livres, délivre! »
Halim Bennadja
Je ne crois pas avoir fait une rencontre bien spécifique qui m’aurait influencé pour définitivement m’orienter dans le spatial. Je pense avoir toujours été captivé par l’espace et ce qu’on a pu construire pour y accéder. Mes parents ont forcément dû nourrir cette curiosité avec des livres ou des dvd quand j’étais plus jeune mais j’ai aussi continué de moi même à m’intéresser au sujet. De nos jours on a accès à énormément de contenu sur l’espace et beaucoup de personnes font de la vulgarisation pour rendre ces thématiques plus accessibles. C’est assez motivant et j’apprends aussi pleins de choses grâce à eux !
Une culture professionnelle différente
La culture professionnelle aux États-Unis, de la NASA en particulier, est-elle différente de celle de l’Europe(ESA) et de la France(CNES) en particulier ?
« Nous avons un écosystème unique, il est important de rappeler que l’Agence Spatiale Européenne (ESA) est présente dans tous les domaines scientifiques. »
Propos énoncés lors de l’interview de Géraldine Naja (Directrice de la commercialisation, de l’industrialisation et de l’approvisionnement au sein de l’Agence spatiale européenne) avec l’association odyssée céleste.
C’est assez difficile de faire une généralité pour moi sur ces questions sachant que je n’ai passé que 6 mois là-bas dans le contexte assez spécifique qu’est un stage. Qui plus est, le Jet Propulsion Laboratory de la NASA (JPL) est un milieu assez international donc, plusieurs manières de travailler peuvent y coexister. Ce que j’ai pu observer de différent, et j’en avais déjà un peu conscience avant, c’est la reconnaissance et l’importance des doctorats aux États-Unis. C’est évidement accentué dans certains domaines à consonance plus scientifiques, mais là-bas les docteurs sont plus reconnus qu’en France. Si certains domaines recrutent aussi des ingénieurs « plus classiques », un doctorat est un vrai atout et est souvent un pré requis pour pouvoir travailler au JPL. Cela doit forcément impacter la manière de travailler par rapport à la France mais, encore une fois, je n’ai qu’un faible échantillon de ce qu’est le travail scientifique en France et aux États-Unis.
Article de :
- Mise en page web et propos recueillis par: Halim BENNADJA, chef de projet à l’Association Odyssée Céleste
- Date de réalisation : 27/10/2024
- Copyright images/textes : association odyssée céleste / Julien Thau / NASA (JPL) – Caltech / Wikipédia/ carte du ciel : SkySafari
A retenir
Un français ayant fait un stage de plus de 5 mois au Jet Propulsion Laboratory (NASA).