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Allan Petre, étudiant aérospatial (CNAM/ISAE-ENSMA)

par | Sep 11, 2023 | Interviews / Podcasts, Retrouvez toutes nos actualités | 0 commentaires

« Croyez en vos rêves ! Il y a plein d’exemples de réussites dans la société. »

L’information à retenir, Allan Petre a eu la chance un de faire un stage de 6 mois au sein du JPL, l’un des grands centres de la NASA, du mois de janvier-juillet 2024! En effet, beaucoup d’ingénieurs français sont accueillis chaque année, au sein des différents centres de la Nasa, dans le cadre de réalisations de stages au cœur des plus grands projets aérospatiaux. Elle est pas belle la vie ?

 

« Je me souviens que c’est assez atypique parce que c’était au salon du Bourget (2019). J’ai eu la chance d’être au stand de l’ESA et de rencontrer et parler à Thomas Pesquet. J’ai donc pris connaissance du groupe ISAE par Thomas qui en a parlé, et c’est par la suite que je me suis renseigné par rapport à l’ENSMA, ISAE-SUPAERO et à toutes les écoles du groupe ISAE, pour essayer d’en intégrer une. Ensuite, si on regarde bien, aux États-Unis, il y a quand même beaucoup de personnes qui m’ont influencé, en particulier Bill Nelson, qui est actuellement l’administrateur de la NASA. C’est un ancien astronaute qui a volé sur deux ou trois missions de la navette spatiale. Il y a Kalpana Chawla qui possède un parcours assez atypique, parce que c’est une astronaute de la NASA qui est décédée suite à l’accident de la navette spatiale Columbia, le 1er février 2003. C’était une étudiante indienne qui était partie aux États-Unis faire son doctorat et qui a pu intégrer la NASA à la suite de l’obtention de son diplôme. »

L’interview d’Allan Petre, étudiant en ingénierie aérospatiale au CNAM/ISAE-ENSMA. Diplômé d’un DUT en ingénierie thermique et énergétique de l‘IUT de Ville d’Avray, il est actuellement étudiant en ingénierie aérospatiale au CNAM/ISAE-ENSMA, spécialisé en Systèmes Énergétiques & Matériaux, en alternance chez ArianeGroup.

Il intégrera prochainement le Jet Propulsion Laboratory(JPL) de la NASA, dans le cadre d’un stage de 6 mois,  l’un des grands centres de recherche spatiale de la NASA, situé en Californie.

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 En podcast :

 

Par Parcours

Je m’appelle Allan Petre, j’ai 23 ans et je suis étudiant en école d’ingénieur dans l’aérospatial, au CNAM/ISAE-ENSMA, à Poitiers, spécialisé en énergétique. Je suis originaire de Seine-Saint-Denis, en banlieue parisienne – plus précisément de Villemomble -.

Je suis en passe de partir aux États-Unis au JPL, le Jet Propulsion Laboratory, de la NASA.

Trois grands projets

 

J’en ai beaucoup, je pense bien sûr au télescope spatial James Webb parce que j’ai eu la chance de travailler sur les premières données. C’est un télescope révolutionnaire dans le sens où l’on a eu Hubble qui a été lancé dans les années 90 par la NASA, un télescope qui a complètement changé notre façon de voir l’univers; notre façon de comprendre ce qu’est notre univers, et même notre système solaire.

On dit qu’il a instauré une nouvelle cartographie de l’univers en observant différentes régions du ciel dont nous pouvons avoir un petit écho via les images du ciel profond récolté, c’est-à-dire des galaxies, des amas de galaxies, des superamas de galaxies…

En effet, c’est assez époustouflant, cela s’appelle le champ profond de Hubble, Ultra Deep Field.

Si on prend cette image prise par le télescope Hubble, elle représente une portion du ciel équivalente à la taille d’un grain de sable tenu à bout de bras, qui représente la capture de plus de 10 000 galaxies. Cela permet de se rendre compte qu’on est minuscule. C’est une image qui amène à réfléchir.

Le télescope Hubble est composé d’un miroir primaire de 2.4 m, alors que James Webb a un miroir de 6.5 mètres.  On a donc des capacités optiques et une surface collectrice de lumière bien plus importantes. Ce qui me fascine le plus, c’est que c’est un télescope qui a été conçu pendant des années. Son développement a commencé avant la mise en orbite du télescope spatial Hubble (1990). Cela a duré une bonne vingtaine d’années. Il a été conçu pour observer dans l’infrarouge et regarder le plus loin possible. La limite du télescope Hubble, c’était qu’à des Redshift, c’est-à-dire des décalages trop élevés vers le rouge dans l’infrarouge, on n’arrivait pas à voir les galaxies les plus lointaines. Mais là, avec le télescope James Webb, sachant qu’il arrive à observer plus loin dans le spectre lumineux au niveau des infrarouges, c’est vraiment un télescope qui a été fait pour regarder le plus loin possible. D’un point de vue technique, c’est vraiment cet aspect-là qui m’attire le plus, le fait qu’avec ce télescope, on ait vraiment eu pour objectif de récolter des données de l’apparition des premières galaxies après le Big Bang.

 

 

 

Un deuxième projet, je pense à Artémis, parce que c’est le retour de l’Homme sur la Lune. Depuis Apollo, depuis la période de la Guerre Froide entre la Russie et les États-Unis, on n’a pas eu de retour de l’Homme sur la Lune. Car il faut rappeler qu’aller sur la Lune, c’est excessivement cher. Un autre aspect du programme Artémis, c’est un programme qui met en avant l’internationalisation du spatial, dans le sens où on a les Européens qui y participent, les Américains, les Japonais, les Canadiens. On a aussi une concurrence avec la Chine qui prévoit d’envoyer les premiers Taïkonautes sur le sol lunaire d’ici 2030. C’est un programme ambitieux qui est aussi intéressant d’un point de vue technique, qui sort des prémices de la navette spatiale par exemple pour le SLS, le Space Launch System, qui fait plus de 98 mètres de hauteur pour la première version. Le SLS a beaucoup de similitudes avec la navette spatiale par rapport à son réservoir, ses boosters… C’est un programme qui m’excite énormément.

 

 

 

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Un dernier qui m’attire, c’est Ariane 6. En tant qu’alternant chez ArianeGroup, ce serait quand même Ariane 6 qui serait le fer de lance du futur spatial européen. Un lanceur qui va en tout cas propulser l’Europe dans une nouvelle dimension, par rapport au transport spatial. Concernant l’aspect technique qui m’intéresse le plus sur Ariane 6, c’est le second étage, avec le moteur Vinci, qui est un moteur réallumable. Donc pour le lancement des constellations, ça va être quelque chose

d’incroyable pour les satellites. Cet étage supérieur qui peut se rallumer, qui va pouvoir déposer chaque satellite à son orbite, l’orbite qui est demandée. Cela fera énormément d’économies pour nos clients donc c’est tout simplement génial, on attend vraiment avec grand enthousiasme Ariane 6 !

 

 

 

L’association Odyssée Céleste s’efforce généreusement depuis de nombreuses années à réaliser des interviews avec des personnalités d’exceptions du monde scientifique (professeurs-chercheurs émérites, inventeurs hors pair.) et de l’industrie afin de favoriser leurs visibilités auprès du public français. Pourquoi ? Pour mettre en exergue les différentes possibilités de participer aux grands projets scientifiques et industriels auxquels la France et les français participent. Favoriser l’instauration de bons repères, de bonnes connexions auxquelles des jeunes pourront s’identifier et transmettre les bonnes informations afin de se projeter socialement et professionnellement en bonne intelligence. Chaque personne interviewée représente l’écho d’un centre de recherche, d’une institution gouvernementale, d’une école d’ingénieur, et de vécus personnels. « Vivre vaut la peine si l’on peut contribuer d’une petite manière à cette chaîne sans fin de progrès humain. » Paul Dirac, Mathématicien, Physicien, Scientifique (1902 – 1984).

 

Une rencontre particulière et influences

 

Je me souviens que c’est assez atypique parce que c’était au salon du Bourget (2019). J’ai eu la chance d’être au stand de l’ESA et de rencontrer et parler à Thomas Pesquet. J’ai donc pris connaissance du groupe ISAE par Thomas qui en a parlé, et c’est par la suite que je me suis renseigné par rapport à l’ENSMA, ISAE-SUPAERO et à toutes les écoles du groupe ISAE, pour essayer d’en intégrer une.
Ensuite, si on regarde bien, aux Etats-Unis, il y a quand même beaucoup de personnes qui m’ont influencé, en particulier Bill Nelson, qui est actuellement l’administrateur de la NASA. C’est un ancien astronaute qui a volé sur deux ou trois missions de la navette spatiale. Il y a Kalpana Chawla qui possède un parcours assez atypique, parce que c’est une astronaute de la NASA qui est décédée suite à l’accident de la navette spatiale Columbia, le 1er février 2003. C’était une étudiante indienne qui était partie aux États-Unis faire son doctorat et qui a pu intégrer la NASA à la suite de l’obtention de son diplôme. Elle a ensuite été sélectionnée en tant qu’ingénieur puis est devenue astronaute de la NASA. Il s’agit d’un parcours qui m’a beaucoup influencé parce qu’elle vient d’une famille qui est modeste, elle a réussi à graver les différents échelons et réussi à pousser son rêve jusqu’à la NASA.
Sinon il y a aussi Neil Armstrong, je pense à lui parce que c’est le précurseur des pas lunaires. C’est l’astronaute de la NASA qui a été sélectionné, mais il a envoyé son dossier de candidature une semaine après la date butoir. Du coup, son dossier a été ajouté par un agent de la NASA une semaine plus tard, mais en cachette. Et finalement, il a réussi à être sélectionné. Au final, c’est devenu le premier Homme à marcher sur la Lune.

Conseils aux jeunes

 J’ai beaucoup de conseils. Le premier, ça va être de prendre des risques et de faire des erreurs, parce que c’est quand on fait des erreurs et quand on prend des risques qu’on apprend.
Je dis cela en connaissance de cause parce que justement, avec mon parcours, je me suis réorienté et je pense que si je n’avais pas fait ma première année, mon avenir n’aurait pas été le même parce que ça ne m’aurait pas vraiment motivé. C’est une erreur qui m’a permis de me motiver. Il ne faut pas avoir peur de faire des erreurs, c’est normal, tout le monde en fait, c’est comme ça qu’on apprend.
Autre chose, ce serait de ne pas partir défaitiste. Parce que si on veut se lancer dans un projet et qu’on a un objectif mais qu’on se dit dès le début qu’on va ne pas y arriver, eh ben, on n’y arrivera pas. Donc c’est de se dire qu’on peut le faire. Si d’autres l’ont fait, pourquoi pas nous? Je pense qu’il est très important de se dire ça, parce que si j’étais parti à me dire que je n’ai pas réussi dans le spatial et que ça n’allait pas le faire, je pense que je ne serais pas là où j’en suis aujourd’hui.
À cela, on peut ajouter un autre conseil, ce serait d’avoir un objectif clair. Parce que lorsqu’on a un objectif clair et qu’on connaît les différentes étapes et les différents échelons à traverser pour atteindre notre objectif, c’est comme ça qu’on gagne en motivation.

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Allan Petre, étudiant en ingénierie aérospatiale (CNAM/ISAE-ENSMA)