« Croyez en vos rêves !
Il y a plein d’exemples de réussites dans la société.
Autant chez les hommes que chez les femmes »
« Le sujet de mon stage d’un peu moins de 6 mois portait sur la visualisation des ondes sismiques produites par des impacts de météorites sur la Lune. Mes objectifs étaient de créer des vidéos permettant de visualiser concrètement comment se comportaient les ondes sismiques sur la Lune.Mon stage faisait partie de la mission FSS (Farside Seismic Suite) un mission qui vise à poser des sismometres sur la face cachée de la Lune. »
« Parmi les hommes scientifiques au premier plan je pense tout de suite à Charles Elachi qui est professeur à Caltech mais a surtout longtemps été directeur du JPL »
Parcours
j’ai effectué ma scolarité (collège et lycée) en banlieue nantaise à Rezé avant de faire 2 années de classes préparatoires au lycée Clemenceau à Nantes. J’avais pour objectif depuis le lycée d’intégrer Supaero et je me suis donné les moyens pour le faire. J’intègre donc Isae-Supaero en 2020 après avoir réussi mes concours.
À Isae-Supaero je me spécialise beaucoup dans le spatial grâce aux cours que l’on peut choisir mais aussi au sein des clubs que l’on peut rejoindre. Notamment le club Mars où je suis sélectionné pour passé 3 semaines dans une station de simulation de vie martienne dans le désert avec 6 camarades.
Stage au Jet Propulsion Laboratory(NASA)
En dernière année je me spécialise dans les sciences de l’univers et l’observation de la Terre ce qui me conduit à recherché un stage au NASA JPL. J’obtiens mon stage au sein de la division des sciences et plus particulièrement dans le groupe des sciences planétaires et de la géophysique. Le sujet de mon stage d’un peu moins de 6 mois portait sur la visualisation des ondes sismiques produites par des impacts de météorites sur la Lune. Mes objectifs étaient de créer des vidéos permettant de visualiser concrètement comment se comportaient les ondes sismiques sur la Lune.
Mon stage faisait partie de la mission FSS (Farside Seismic Suite) un mission qui vise à poser des sismometres sur la face cachée de la Lune.
À la suite de mon stage je souhaite faire carrière en ingénierie système ou robotique pour systèmes spatiaux.
Hommes scientifiques leaders et inspirants
Parmi les hommes scientifiques au premier plan je pense tout de suite à Charles Elachi qui est professeur à Caltech mais a surtout longtemps été directeur du JPL. Un homme passionné qui connaît énormément de choses liés au monde du spatial.
Quelques scientifiques permanents hors pair du Jet Propulsion Laboratory (JPL) et du Goddard Space Flight Center, cinq français dont trois ont travaillé sur le rover Perseverance et ingenuity : Nacer Chahat, Jeff Delaune et Gregory Dubos:
Une culture professionnelle différente
La culture professionnelle aux États-Unis, est-elle différente de celle de l’Europe et de la France en particulier ?
La culture du travail est différente aux US notamment par le fait que le travail n’est pas acquis, en effet n’importe qui peut se faire renvoyer s’il n’est pas productif et c’est d’ailleurs le cas en ce moment car le JPL manque de budget. Je dirai que ça a tendance à favoriser la discipline au travail. En revanche, le lieu de travail est beaucoup plus élaboré que ce que l’on peut voir en France, il y avait beaucoup d’activités organisées par le JPL pour que les employés (et les stagiaires comme moi ) se sentent bien intégrés au travail.
La démarche scientifique
Dans le cadre de la résolution de problèmes scientifiques 👨🔬, la démarche expérimentale utilisée aux États-Unis est-elle différente de celle développée/utilisée en France ? Car ici, on a tendance à concevoir l’esprit de la démarche scientifique dans la dynamique de Gaston Bachelard* – Philosophe des sciences français (1884-1962) – théoricien de la connaissance scientifique.
Nota bene : « La démarche scientifique est la méthode utilisée par les scientifiques pour parvenir à comprendre et à expliquer le monde qui nous entoure. De façon simplificatrice, elle se déroule en plusieurs étapes : à partir de l’observation d’un phénomène et de la formulation d’une problématique, différentes hypothèses vont être émises, testées puis infirmées ou confirmées ; à partir de cette confirmation se construit un modèle ou théorie. L’observation et l’expérimentation sont des moyens pour tester les différentes hypothèses émises. » Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)
Je ne trouve pas spécialement de différence dans la démarche de resolution de probleme, en général c’est assez universel. La démarche expérimentale est également utilisée afin de comprendre et résoudre des problèmes.
* Maître véritable, dans le sens de lien direct, du philosophe et historien des sciences Michel Serres (1930-2019), issue de la vraie tradition philosophique et scientifique française. – Le Tiers-instruit – Michel SERRES : « Le but de l’instruction est la fin de l’instruction, c’est-à-dire l’invention. L’invention est le seul acte intellectuel vrai, la seule action d’intelligence. Le reste ? Copie, tricherie, reproduction, paresse, convention, bataille, sommeil. Seule éveille la découverte. L’invention seule prouve qu’on pense vraiment la chose qu’on pense, quelle que soit la chose. Je pense donc j’invente, j’invente donc je pense : seule preuve qu’un savant travaille ou qu’un écrivain écrit. »
Les élites scientifiques et les classes populaires
Quels regards portez-vous sur les dynamiques sociales et humaines californiennes, entre les belles réussites scientifiques, les élites de grandes renommées et les classes sociales populaires ? Les liens , la solidarité , les aides concrètes ..? En comparaison avec la situation française où la culture scientifique n’est pas aussi populaire qu’au États-Unis, malgré la qualité, et de ce fait beaucoup moins accessible aux classes sociales populaires.
La réussite scientifique aux États-Unis reste en majorité réservée aux étudiants qui ne sont pas dans le besoin et dont les parents sont déjà ingénieurs pour la plupart. Beaucoup de choses coûtent beaucoup plus cher au US et les études en particulier. Si j’étais né aux EtatsUnis je n’aurais pas pu faire ce que je fais aujourd’hui, je suis boursier depuis la prépa et je n’ai pas eu à payer mes études ce qui facilite largement mon accès à l’enseignement scientifique dont j’ai pu disposer.
La préservation de l’excellence française
Pour avoir conscience des différents enjeux à l’international ; au-delà des contextes d’investissements financiers importants et nécessaires, pour le développement des connaissances scientifiques d’un pays. En considération des continents comme l’Asie et les États-Unis (au regard du nombre d’ingénieurs formés chaque année, + 60 000 par an en Europe, dont + 30 000 en France et plus de 1,2 million en Chine…) :
La France peut-elle continuer à développer et partager son savoir-faire d’excellence, de réputation mondiale, sur le concert international sans y apporter quelques modifications/considérations ?
Je pense que les ingénieurs formés en France, bien que beaucoup moins nombreux qu’en Asie par exemple, sont suffisamment bien formés pour maintenir le savoir-faire d’excellence à l’international. Former plus d’ingénieur risquerait selon moi au contraire de dégrader le savoir faire en voulant en faire trop. J’ai pu constater au JPL qu’il y avait de nombreux employés français évoluant dans des rôles importants au sein du JPL. Cela renforce ma conviction que notre savoir-faire et les formations proposés en France sont excellents.
En dehors des écoles d’ingénieurs et des universités,
les associations scientifiques et techniques
vous semblent-elles être une nécessité au sein de notre société ?
Les associations scientifiques et techniques sont essentielles puisqu’elles nous permettent d’appliquer concrètement des principes plus généraux, d’être confrontés à des problématiques nouvelles, de prendre confiance en soi et de développer des compétences sociales et humaines.
[ La Petite Info ]
Le saviez-vous ?
Les talents français sont des joyaux à l’international !
Allan Petre a eu la chance de faire un stage de 6 mois au sein du JPL, l’un des grands centres de la NASA, du mois de janvier-juillet 2024! En effet, beaucoup d’ingénieurs français sont accueillis chaque année, au sein des différents centres de la Nasa, dans le cadre de réalisations de stages au cœur des plus grands projets aérospatiaux. À la suite de son premier stage, Allan a enchaîné un second stage de 12 mois, non rémunéré, à partir des vacances d’été 2024. Son objectif, acquérir le plus d’expérience possible et bénéficier d’un lieu unique au monde : le JPL . Il est jeune et très ambitieux, nous sommes persuadés que sa persévérance lui permettra d’obtenir un travail qui lui correspond.
Charles Millancourt – Ingénieur aérospatial – Visiting Student Research NASA (JPL): « L’équipe dans laquelle j’étais était l’Aerial Mobility Group de la NASA, qui a travaillé au préalable sur la mission de démonstration Ingenuity sur Mars : un hélicoptère emmené sur Mars par le rover Perseverance et qui a fait 72 vols. C’était impressionnant de se retrouver avec ces personnes et travailler avec eux. Cette expérience dans un contexte aussi technique et exigeant m’a donné l’opportunité de mettre en pratique les compétences que j’ai acquises à l‘ISAE-Supaero et lors de mes projets personnels pour approfondir ma connaissance des technologies de pointe que j’étudie. »
Article de :
- Mise en page web et propos recueillis par : Halim BENNADJA, chef de projet à l’Association Odyssée Céleste
- Réponses de Mathéo Fouchet, ingénieur aérospatiale.
- Date de réalisation : 20/11/2024
- Copyright images/textes : association odyssée céleste / NASA /JPL/Caltech / ESA / Wikipedia
Mathéo Fouchet
Ingénieur aérospatial – Visiting Student Research NASA (JPL) – Les français ont des talents inestimables ✨