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« Cela s’appelle un véhicule de transfert orbital, chez-nous, on l’appelle le SpaceVan. Qu’est-ce que c’est ? Globalement, c’est un satellite un peu gros, qui va contenir des satellites plus petits, c’est un satellite convoyeur, le camion avec sa remorque ! Une fois mis dans la fusée et envoyé dans l’espace, le SpaceVan va se déplacer dans l’espace pour rejoindre la position où les petits satellites doivent aller. Une fois la 1ère position atteinte, le satellite est largué. Ensuite, le SpaceVan va à sa 2ème position et ainsi de suite. »
L’apparition des nouveaux lanceurs nous insère inévitablement dans un nouveau marché. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Effectivement, aujourd’hui il y a une accélération de l’offre et donc beaucoup d’entreprises qui essaient de fabriquer des lanceurs. Je dis “qui essaient” parce qu’il y en a, des connues, qui y arrivent déjà : Arianespace avec les lanceurs Ariane, SpaceX avec la fusée Falcon 9 et d’autres, mais il y a une nouvelle génération d’entrepreneurs pour le coup, c’est vraiment une approche très startup du domaine pour essayer d’augmenter encore l’offre d’accès à l’espace. Aujourd’hui, le spatial tend à se démocratiser. On utilise au quotidien beaucoup d’applications qui sont possibles grâce aux satellites. Le GPS en est un exemple; le suivi de l’environnement, la météo, les prévisions… Il y a ainsi un enjeu global, et donc de plus en plus d’applications pour répondre à des besoins terrestres qui peuvent se résoudre par l’utilisation de l’espace. Pour Exotrail, on intervient une fois que les lanceurs sont dans l’espace. Parce que comme indiqué, il y a d’autres besoins de mobilité, le lanceur ne peut pas tout faire, mais le lanceur est la clé pour accélérer des usages terrestres permis depuis l’espace.
Quelles sont les caractéristiques des propulseurs mis au point par l’équipe d’Exotrail ?
Très succinctement, dans l’espace, historiquement, vous avez de la propulsion des moteurs qu’on appelle chimique. Vous emportez des produits chimiques, vous les faites réagir entre eux, ça crée une réaction chimique, ça éjecte beaucoup de matière et donc c’est ça, ce principe de réaction, qui fait que votre satellite va bouger. Et puis, il y a quelques années, on a trouvé des moyens plus efficaces de bouger les satellites, et c’est ce qu’on appelle la propulsion électrique. Ce n’est pas tout à fait comme sur les voitures, mais quand même un peu. C’est qu’en fait, vous utilisez les panneaux solaires du satellite pour charger des batteries et vous utilisez un moteur qui va utiliser cette énergie électrique pour accélérer de la matière. Et là, ce qu’on accélère nous, ce ne sont plus des molécules chimiques, ce sont des atomes. On descend de plusieurs ordres de grandeur en termes de taille, et par contre on va les éjecter beaucoup plus vite. On a donc des moteurs qui sont, finalement, beaucoup plus efficaces. C’est-à-dire que pour la même quantité de carburant, vous allez pouvoir aller plus loin. Alors vous poussez moins, c’est un peu le désavantage de la propulsion électrique par rapport à la pollution chimique, mais ça a aussi très souvent des avantages en termes de flexibilité de mission mais, en tout cas, vous pouvez faire des moteurs plus petits. Et ça c’est intéressant parce que vous pouvez miniaturiser les satellites. C’est typiquement ce qui s’est passé depuis plusieurs années : on est passé d’une ère à très gros satellites à une ère où aujourd’hui, les satellites sont plus petits et on en met par contre beaucoup plus autour de la Terre, des cubesats, des nanosats, on va dire des petits satellites au sens large.
L’équipe
- Une interview de Halim BENNADJA, chef de projet à l’Association Odyssée Céleste
- Réalisation/montage vidéo : Halim BENNADJA
- Copyright : Exotrail/Association Odyssée Céleste