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Julie Lespagnol, architecte d’opération, Airbus Defence & Space.

par | Déc 6, 2023 | Interviews / Podcasts, Retrouvez toutes nos actualités | 0 commentaires

A la suite d’un diplôme à l’ESTACA, l’école supérieure des techniques aéronautiques et de construction automobile, elle construit sa carrière en sport automobile sur des championnats internationaux. Une carrière qui la mènera jusqu’au poste d’Ingénieur en Chef pour le premier véhicule électrique de compétition pour Hyundai Motorsport GmbH. A la recherche d’un nouveau challenge international, elle choisit l’exploration spatiale comme prochaine étape. Elle se lance alors dans un changement de carrière en intégrant le Master Spécialisé de l’International Space University (ISU) parmi 40 étudiants venus du monde entier. Prochainement, elle rejoindra les équipes de Airbus Defence & Space à Stevenage (Angleterre) en tant que Operation and FDIR Architect (fiabilité et sécurité de mission).

 

« Croyez en vos rêves ! Il y a plein d’exemples de réussites dans la société.»

 

 

L’interview d’exception de Julie Lespagnol, Operation and FDIR Architect (fiabilité et sécurité de mission) chez Airbus Defence & Space:

En vidéo sur Youtube:

 En podcast :

 

Parcours

Je suis Julie Lespagnol, ingénieure pour Airbus Defence and Space à Stevenage au Royaume-Uni. Actuellement j’occupe un poste d’architecte d’opération et gestion des risques en mission. Concernant mon parcours d’étudiante, il faut savoir que je viens d’un milieu totalement différent du spatial. Ma passion initiale c’est le sport automobile. Pour donner vie à cette passion, j’ai intégré l’ESTACA, une école d’ingénieurs reconnue dans le domaine des transports aussi bien dans l’automobile, l’aéronautique, le naval et également le spatial. Au cours de ce parcours, j’ai pu obtenir les clés de l’ingénierie, mais également les connaissances associées à l’automobile.

Reconversion professionnelle, de l’automobile à l’ingénierie spatiale

 

En 2020 on a eu la crise sanitaire. À ce moment-là  j’étais encore chez Hyundai Motorsport GmbH au poste d’ingénieur en chef. Au début de la crise on a eu 25 % de notre budget qui a été coupé mais avec les mêmes objectifs, ce qui a demandé énormément d’effort au niveau de de l’équipe pour trouver des solutions afin d’arriver à maintenir les mêmes objectifs.

En novembre 2020, on nous a félicités parce qu’on avait réussi à réaliser tous les objectifs ! Mais pour le coup, la décision a été prise de ne pas débloquer du budget pour le développement de la voiture pour l’année prochaine. Or, si on n’a pas de budget de développement, cela veut dire que la voiture reste telle quelle. On était en novembre 2020, sachant que la première course était en juin 2021, presque 8 mois après. Dans ce contexte, j’avais une équipe d’ingénieurs qui gardait leur travail, il n’y avait pas de problème de ce côté-là !

Pour ma part, le problème était qu’en tant qu’ingénieur, on me demande d’arrêter de développer, ce n’était pas possible ! Si là, j’arrête de développer, je travaille sur quoi ? Je ne vais pas juste me contenter de noter tous les problèmes puis attendre qu’il y ait à nouveau du budget ?

En fait, c’est à ce moment-là que je me suis posé la question : est-ce que je ne pourrais pas faire autre chose que du sport automobile ? Il y a donc cette idée du spatial qui est apparue au milieu des rêves d’enfance. C’est vrai qu’étant enfant, j’aimais bien regarder le ciel, regarder les constellations, raisonner sur la formation du système solaire et le développement de la conquête spatiale, en pleine effervescence dans les années 60. Cela m’est revenu à la surface et je me suis dit pourquoi pas !

À la suite, je me suis mis rapidement en contact avec l’Université Internationale du spatial,l’ISU, et je leur aie expliqué que j’étais en sport automobile et qu’aujourd’hui je m’intéressais à nouveau spatial. Ils m’ont proposé une première formation donc qui a eu lieu en janvier avec l’université d’Adélaïde, le SSP qui est un programme de 5 semaines donc entre l’ISU et  l’université d’Adélaïde avec différents professionnels du spatial qui m’a permis d’avoir un avant-goût et m’a aussi permis de réfléchir et de me dire, voilà mes compétences automobiles,  où est-ce que je peux les utiliser?  La première chose qui m’est venue  en tête et quelque part la plus simple, ça a été tous les domaines de mobilité donc liée aux rovers notamment lorsqu’on repense aux missions Apollo. À la suite de cela, j’ai envoyé ma candidature à l’ISU puis j’ai eu le plaisir d’apprendre en mars 2021 que j’ai été prise pour l’année pour le MSS 2022.

L’association Odyssée Céleste s’efforce généreusement depuis de nombreuses années à réaliser des interviews avec des personnalités d’exceptions du monde scientifique (professeurs-chercheurs émérites, inventeurs hors pair.) et de l’industrie afin de favoriser leurs visibilités auprès du public français. Pourquoi ? Pour mettre en exergue les différentes possibilités de participer aux grands projets scientifiques et industriels auxquels la France et les Français participent. Favoriser l’instauration de bons repères, de bonnes connexions auxquelles des jeunes pourront s’identifier et transmettre les bonnes informations afin de se projeter socialement et professionnellement en bonne intelligence. Chaque personne interviewée représente l’écho d’un centre de recherche, d’une institution gouvernementale, d’une école d’ingénieur, et de vécus personnels. « Vivre vaut la peine si l’on peut contribuer d’une petite manière à cette chaîne sans fin de progrès humain. » Paul Dirac, Mathématicien, Physicien, Scientifique (1902 – 1984).

Pourquoi avoir choisis l’International Space University (ISU), au lieu d’ISAESUPAERO ?

 

 

C’est une très bonne question, j’avoue que je n’ai pas été les voir ce qui m’a beaucoup plu avec l‘ISU (International Space University) c’est vraiment les leurs trois valeurs au niveau de leur programme qu’ils appellent les trois I qui correspond au côté International, Interculturel et Interdisciplinaire c’est-à-dire qu’au niveau de la promotion nous étions 40 étudiants sélectionnés à travers le monde, à venir de tous les continents, de tous les âges et aussi de tous les milieux . Pendant 1 année on étudie ensemble des sujets qui sont aussi bien liés à la médecine appliquée au spatial que de l’ingénierie, du management, du business, de la politique et le new space. Vraiment tous les sujets en fait et c’est vraiment ça qui m’a interpellé au niveau l‘ISU c’est qu’on abordait des sujets d’actualité sur tous ces angles.

 

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Julie Lespagnol, architecte d’opération, Airbus Defence & Space.