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Grégoire Vassal – Ingénieur aérospatial – Visiting Student Research NASA (JPL) – Les français ont des talents inestimables ✨ –

par | Fév 24, 2025 | Interviews / Podcasts, Retrouvez toutes nos actualités | 0 commentaires

 

« Croyez en vos rêves !

Il y a plein d’exemples de réussites dans la société.

Autant chez les hommes que chez les femmes »

 

« J’ai effectué mon stage à la NASA-JPL dans le département Astrophysics and Space Science Section et plus spécifiquement au sein du groupe Exoplanet Discoveries and Science (3262). J’ai travaillé sur EXCALIBUR (Exoplanet Calibration Bayesian Unified Retrieval pipeline), un logiciel de réduction de données dédié à l’analyse comparative des spectres atmosphériques des exoplanètes (les planètes situées en dehors de notre système solaire). »

« Bien que la compétition et la rivalité a toujours été source de prouesses techniques et scientifiques (je pense que la course à la lune est un bon exemple), les associations sont aujourd’hui vitales dans notre société. En effet, la mondialisation a tissé des liens incassables entre tous les pays de sorte que si une entité est impactée, toutes les autres le sont également. Nous devons alors travailler tous ensemble, main dans la main, de façon à trouver des solutions communes prenant en comptes les problématiques de tous les pays ».

 

Copyright Association Odyssée Céleste.

  • Mise en page web et propos recueillis par : Halim BENNADJA, chef de projet à l’Association Odyssée Céleste
  • Réponses de Grégoire Vassal, ingénieur aérospatial
  • Date de réalisation : 20/02/2025
  • Copyright images/textes : association odyssée céleste / NASA -JPL-Caltech / ESA / ESPCI Paris – PSL /  W. PARRA / C. DAO

 

– Les français ont des talents inestimables

 

L’interview de Grégoire Vassal,  ingénieur – Visiting Student Research NASA (JPL) :

En vidéo sur Youtube:

 

 En podcast :

 

Lycée Saint Louis - Source wikipedia

Lycée Saint Louis – Source/Copyright  wikipedia / Auteur : Celette

Parcours

Je viens de la ville de Thiais dans le Val-de-Marne (94). Après avoir décroché mon baccalauréat S avec mention Très Bien, j’ai été pris dans la prépa parisienne Saint-Louis en classe de PCSI avec pour but d’intégrer une école d’ingénieur scientifique. J’étais à ce moment-là passionné par la physique et la chimie et je commençais petit à petit à m’intéresser aux métiers de l’astrophysique et du spatial. J’ai continué ma deuxième année en classe de PC et passé les concours aux grandes écoles. N’ayant obtenu une école qui me satisfaisait, j’ai décidé de redoubler ma deuxième année afin de retenter les concours et cet effort fut récompensé. J’ai pu intégrer l’école que je visais : l’ESPCI-Paris PSL (Ecole Supérieure de Physique et de Chimie Industrielle). J’ai choisi cette école pour son excellence académique, sa pluridisciplinarité à l’interface ent

re la physique, la chimie et la biologie, ainsi que sa formation d’ingénieur par la recherche.

Présentation de l’école d’ingénieurs

L’ESPCI-Paris PSL est une école d’ingénieur située dans le 5e arrondissement non loin du Panthéon et de la rue Mouffetard (pour ceux qui connaissent 😉). On peut l’intégrer majoritairement via la banque de concours X-ENS-ESPCI suite à une classe préparatoire PC mais des places sont réservées aux filières MP et BCPST ainsi qu’aux étudiants issus de L2 ou de DUT. La formation est constituée de deux années de tronc commun scientifiques dans des matières fondamentales variées allant de la physique ondulatoire et physique de la matière condensée, à la mécanique des fluides et des solides déformables en passant par la chimie organique et inorganique, l’étude des polymères, la biologie cellulaire, la physiologie ainsi que la programmation informatique et le deep learning. En plus des cours théoriques, 16 heures par semaine sont allouées aux Travaux Pratiques nous permettant de développer diverses compétences expérimentales à la fois générales (mise en place de protocoles, planification des expériences et gestion du planning, analyse et restitution des résultats) et spécifiques à chaque domaine (par exemple, conception et étude d’un échographe, clonage d’ADN, analyse d’encéphalogramme et électrocardiogramme, …). A l’issue de ces deux années riches et intenses, j’ai réalisé un stage de 6 mois au Japon au sein de l’entreprise NTT (Nippon Telephone and Telegraph) dans un laboratoire de nano-mécanique où j’étudiais les propriétés opto-mécaniques et magnétiques d’un matériau d’Erbium. Je suis ensuite revenu à l’école pendant 4 mois afin de finir mon cursus académique dans la physique avant de partir 3 mois au JPL (Jet Propulsion Laboratory) pour mon stage de fin d’étude.

 

Stage au Jet Propulsion Laboratory (NASA)

J’ai effectué mon stage à la NASA-JPL dans le département Astrophysics and Space Science Section et plus spécifiquement au sein du groupe Exoplanet Discoveries and Science (3262). J’ai travaillé sur EXCALIBUR (Exoplanet Calibration Bayesian Unified Retrieval pipeline), un logiciel de réduction de données dédié à l’analyse comparative des spectres atmosphériques des exoplanètes (les planètes situées en dehors de notre système solaire). L’étude de ces spectres est cruciale pour mieux comprendre l’histoire et l’évolution de notre système solaire ainsi que pour la recherche de vie sur d’autres planètes. EXCALIBUR inclut CERBERUS, un code visant à modéliser les atmosphères des exoplanètes et à comparer les spectres issus de cette modélisation avec les spectres mesurés afin d’estimer divers paramètres tels que la température et la composition atmosphérique. Cette comparaison s’effectue grâce à la méthode dite de Monte Carlo Markov Chains (MCMC). Toutefois, cette méthode est très chronophage et prend d’autant plus de temps que la plage de longueurs d’onde et la résolution des télescopes utilisés sont élevées, ce qui est le cas de l’actuel James Webb Space Telescope (JWST) et du futur téléscope ARIEL. L’objectif de mon stage était alors de comparer diverses implémentations de la méthode MCMC et de trouver celle qui permet de réduire les temps de calcul tout en délivrant des résultats satisfaisants et non biaisés. Au terme de ces 3 mois de stages, j’ai présenté les résultats issus de mes simulations à mon équipe et nous en avons déduit une méthode rapide et robuste, compatible avec CERBERUS.

Une collaboration vous tente avec l’Association Odyssée Céleste ? Conscient de l’importance du partage au sein de notre société ? N’hésitez pas à nous contacter 🚀.

 

Dans quelle mission ?

Mon stage s’inscrivait dans le cadre de la mission européenne ARIEL (Atmospheric Remote sensing Infrared Exoplanet Large-survey) destinée à caractériser les atmosphères de plus de 1000 exoplanètes. La NASA contribue avec son instrument CASE (Contribution to ARIEL Spectroscopy of Exoplanets) spécifique à l’observation des nuages et gaz de poussière. La plage de longueurs d’onde balayée sera plus large que celle du JWST pour une résolution quasiment identique, d’où la nécessité d’une MCMC plus efficace. Le lancement de la mission est prévu actuellement pour 2029.

Vos ressentis concernant le haut niveau scientifique au sein du JPL

Le JPL est une véritable ruche scientifique, un carrefour entre des personnes passionnées par des domaines très variés. Vous pouvez vous retrouver à manger et à discuter avec un féru de l’atmosphère vénusienne, un expert des grandes structures de l’Univers et un ingénieur travaillant sur le prochain hélicoptère martien. J’étais ravi de côtoyer toutes ces personnes car elles n’hésitaient pas à me partager leur passion, leur savoir et leurs conseils.

Concernant le stage en lui-même, le niveau scientifique était certes élevé mais à aucun moment je ne me suis pas senti à la hauteur. J’avais un background très limité en astrophysique pour ne pas dire quasi-nul, ce qui ne m’a pas empêché de mener à bien la tâche qui m’a été confiée. J’ai mobilisé les connaissances que j’avais acquises jusque-là en programmation et pour le reste j’ai tout appris sur place. J’ai reçu un accueil chaleureux dans l’équipe EXCALIBUR et mes collègues ont fait preuve de bienveillance. Mon mentor me guidait et m’a fait confiance, je ne peux que tous les remercier.

Quels ont été vos référents durant ce stage ?

Mon mentor ou référent de stage à la NASA était Docteur Gael Roudier, le deuxième principal contributeur et chef scientifique de la mission CASE et créateur du logiciel EXCALIBUR. Diplômé de l’école Polytechnique et du Master Universe Science and Spatial Technologies de l’Observatoire de Paris, il a obtenu un doctorat en cosmologie (la science de l’origine et de l’évolution de l’Univers) et a réalisé son post-doctorat au JPL travaillant sur le télescope Planck, avant de rejoindre définitivement le groupe Exoplanètes.

On avait fait un entretien en visio lorsque j’étais au japon. Le fait qu’il soit français a certes facilité nos interactions mais nous travaillions en anglais la plupart du temps. Je tiens à le remercier chaleureusement pour son enseignement, son aide et sa bienveillance tout au long du stage.


Quelques scientifiques permanents hors pair du Jet Propulsion Laboratory (JPL) et du Goddard Space Flight Center cinq français dont trois ont travaillé sur le rover Perseverance et ingenuity : Nacer Chahat, Jeff Delaune et Gregory Dubos:


 

Plan de carrière

Mon stage à la NASA était la première pierre pour atteindre mon rêve, celui de participer à l’une des aventures les plus passionnantes et grisantes de ce siècle selon moi : l’exploration spatiale. En effet, ça ne vous est jamais arrivé de beuguer à un moment inattendu de votre journée en vous rappelant qu’on est si insignifiant par rapport à l’infinité de l’univers dans lequel on vit. Et puis à ce moment-là, de multiples questions surgissent : « Est-on seul dans l’univers, y’a-t-il et/ou y’a-t-il eu d’autres formes de vie dans le système solaire et au-delà, et si oui sont-elles accessibles et ressemblent-elles aux êtres vivants que nous connaissons ? » Tant de questions en suspens qui je l’espère trouveront un jour leur réponse. Cependant, je ne sais pas encore quel domaine de l’exploration spatiale m’intéresse le plus. Est-ce plutôt le côté ingénierie comme le design de lanceurs, de sondes spatiales ou de rovers, le côté scientifique avec l’étude des planètes de notre système solaire et de celles situées en-dehors, l’étude des autres corps célestes comme les lunes et les comètes, ou alors d’autres domaines tels que l’instrumentation ou le design des missions ? Je ne sais pas. J’ai pu me mettre dans la peau d’un astrophysicien le temps de 3 mois à la NASA et aujourd’hui je suis un cursus de double-diplôme à l’ISAE-SUPAERO à Toulouse pour me spécialiser en ingénierie aérospatiale. J’aurai alors tous les outils en ma possession pour me décider. Néanmoins, une idée commence à se dessiner, celle de travailler à l’agence spatiale européenne. Quoi de mieux que l’ESA pour travailler au plus proche de l’exploration spatiale ? Qui plus est, je souhaite devenir astronaute et de partir un jour dans l’espace. Cela doit être vertigineux de pouvoir se déplacer sans avoir de notion de haut et de bas, et de voir notre chère planète bleue d’en haut vous ne trouvez pas ? Je ne dirais pas que c’est un rêve de gosse mais plutôt un désir qui s’est éveillé en moi il y a 5 ans avec mes envies d’aller explorer l’Univers.

Une rencontre

Il n’y a pas eu de rencontres particulières qui m’ont poussé à m’orienter vers le spatial. De base, je m’intéressais plus à la physique fondamentale et notamment à la physique quantique et physique des particules. Puis de la physique des particules, j’ai fait le lien avec la cosmologie et l’étude de l’Univers pour finir par me passionner par les missions d’exploration et d’accès à l’Espace.

 

Femmes et Hommes scientifiques leaders et inspirants

 

Est-ce que j’ai été inspiré par des personnalités scientifiques au cours de mes études ? Ici encore je ne pense pas. Disons que j’ai toujours été davantage intéressé par le contenu de ce que j’apprenais que par ceux ou celles qui l’énonçait ou l’avait prouvé. Néanmoins, il y a bien deux personnes qui m’ont marqué. La première est Michel Spiro, ancien directeur du CERN que j’ai eu la chance de rencontrer lors d’une conférence où il parlait de son livre sur la découverte du Boson de Higgs. J’étais fasciné par le personnage et complètement absorbé par son histoire, sur comment ils avaient découvert la particule qui donnait sa masse à toutes les autres. La seconde est Thomas Pesquet. Un peu stéréotypé pour quelqu’un qui veut devenir astronaute vous me direz. Mais il n’est pas pour rien dans ma motivation de partir dans l’Espace. C’est quelqu’un de simple, sincère, avec un grand cœur, qui a fait rêver des millions de français à travers ses photos et ses vidéos de vulgarisation prises dans la Station Spatiale Internationale. Il a éveillé des potentiels et des carrières chez les jeunes français et est devenu un modèle pour tous ceux aspirant un jour à se rendre dans l’Espace.


Dans le cadre de l’introduction à la découverte du Boson de Higgs, nous vous conseillons la conférence du 2 Février 2017 du Directeur de Recherche en physique Théorique M. AbdelhaK Djouadi (CNRS, CERN), médaille d’Argent du CNRS pour sa participation à la découverte du Boson de Higgs :

Un article du CNRS très instructif sur ce physicien hors pair : https://www.cnrs.fr/sites/default/files/download-file/DjouadiA.pdf


 

Une culture professionnelle différente

La culture professionnelle aux États-Unis, est-elle différente de celle de l’Europe et de la France en particulier ?

N’ayant pas travaillé dans des entreprises/laboratoires français ou européens, je n’ai pas de réels éléments de comparaison avec les Etats-Unis en termes de culture du travail. Tout ce que je peux dire c’est que les employés du JPL travaillent autant que les français (avec peut-être moins de pauses café 😊). Toutefois, il était fréquent de voir certains travailler sur la pause midi, un burger dans une main, la souris d’ordinateur dans l’autre. Je n’ai jamais senti de pression mais en même temps je n’étais que stagiaire et j’étais là pour apprendre, il n’y avait pas d’enjeux de financement. Ce qui n’était pas le cas des employés qui devaient faire leur preuve pour ne pas perdre leur place. C’est un point négatif que j’ai relevé concernant le JPL. La sécurité de l’emploi est assez faible comparée aux autres centres NASA et aux centres de recherche français. L’année avant que j’arrive, ils avaient été victimes d’une première vague de licenciement et une seconde vague a eu lieu à la fin de cette année. Pour conclure sur cette partie, j’insiste sur le fait que le cadre de travail reste assez exceptionnel ! C’est l’ambiance West Coast ! Les personnes sont chills. On peut venir en short, claquette, et lunettes de soleil, et travailler sur une table à l’extérieur tout en profitant du soleil californien, tant que le travail est bien fait. Un pur plaisir !

 

La préservation de l’excellence française

Pour avoir conscience des différents enjeux à l’international ; au-delà des contextes d’investissements financiers importants et nécessaires, pour le développement des connaissances scientifiques d’un pays. En considération des continents comme l’Asie et les États-Unis (au regard du nombre d’ingénieurs formés chaque année, + 60 000 par an en Europe, dont + 30 000 en France et plus de 1,2 million en Chine…) :

La France peut-elle continuer à développer et partager son savoir-faire d’excellence, de réputation mondiale, sur le concert international sans y apporter quelques modifications/considérations ?

 

La France est une véritable pouponnière d’ingénieurs et chercheurs talentueux et travailleurs. Nombreux sont ceux qui partent travailler à l’étranger soit dans le cadre de leurs études pour un stage ou une substitution académique, ou pour faire une thèse ou bien pour leur job directement. Le but de ces mobilités est certes d’acquérir de l’expérience mais aussi de partager nos savoir-faire et d’ajouter notre plus-value dans des projets à l’étranger. C’est le cas du JPL. J’ai été surpris du nombre de stagiaires et doctorants non américains qui y travaillent, et j’ai été encore plus surpris par le nombre de français. On était plus d’une dizaine sur place. Je trouve ça énorme ! Cela veut bien dire que nos profils les intéressent et que nous avons de la valeur ajoutée. Je tiens également à mentionner le fait qu’une grande partie des projets aux JPL est réalisée par des étudiants stagiaires qui se succèdent mois après mois, années après années pour mener à bien les différentes missions. J’ai des amis qui ont bossé sur le prochain hélicoptère martien, d’autres sur la mission Mars Sample Return, j’ai moi-même contribué à la mission ARIEL, certes une toute petite part mais tout de même. Chacun d’entre nous apporte sa contribution et permet de faire avancer les missions. Et lorsque celles-ci sont lancées, il s’agit certes d’une réussite de la NASA mais il ne faut pas oublier derrière tous les participants et contribuants étrangers sans qui la mission est un échec. Je pense donc que la France a un véritable poids à l’internationale et qu’elle a déjà mis en place des mesures afin de renforcer sa stratégie. Je pense par exemple aux écoles d’ingénieur qui poussent leurs étudiants à faire une césure à l’étranger et qui ont récemment allongé la durée de la mobilité à l’internationale obligatoire.  Il faut continuer sur cette lancée et permettre à de plus en plus d’écoles et université françaises à se faire connaître à l’internationale. Typiquement, l’école d’où je viens, l’ESPCI, est une école peu connue à la fois en France et à l’étranger et j’espère que d’autres étudiants iront travailler au JPL afin d’agrandir le réseau et montrer notre plus-value.

 

Les associations scientifiques et techniques

Bien que la compétition et la rivalité a toujours été source de prouesses techniques et scientifiques (je pense que la course à la lune est un bon exemple), les associations sont aujourd’hui vitales dans notre société. En effet, la mondialisation a tissé des liens incassables entre tous les pays de sorte que si une entité est impactée, toutes les autres le sont également. Nous devons alors travailler tous ensemble, main dans la main, de façon à trouver des solutions communes prenant en comptes les problématiques de tous les pays, et ce d’autant plus dans le contexte de lutte contre le changement climatique qui nous concerne tous. Je ne pense pas que les connaissances scientifiques et techniques soient la propriété d’un individu, d’un laboratoire, d’une entreprise ou d’un pays. Elles sont les propriétés d’un seul peuple, l’humanité toute entière et c’est ensemble que nous devons avancer. S’associer permet de partager nos savoirs-faires, aider les plus démunis à accéder au progrès et rentrer dans la boucle de l’innovation.

Article de :

  • Mise en page web et propos recueillis par : Halim BENNADJA, chef de projet à l’Association Odyssée Céleste
  • Réponses de Grégoire Vassal, ingénieur aérospatial
  • Date de réalisation : 20/02/2025
  • Copyright images/textes : association odyssée céleste / NASA -JPL-Caltech

Grégoire Vassal

Ingénieur aérospatial – Visiting Student Research NASA (JPL)