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Avez-vous eu une rencontre particulière durant votre parcours d’étudiante ou professionnel qui vous a influencée pour vous orienter sur une carrière liée au spatial?
Oui. Je dirais que toute ma carrière est dans le spatial. Donc forcément, j’ai fait toute ma carrière professionnelle dans le spatial et surtout à l’Agence Spatiale Européenne.
Clairement, la rencontre qui m’a le plus orientée vers le spatial c’est Jean-Jacques Dordain, qui a été mon professeur à l’école Polytechnique et qu’ensuite j’ai retrouvé à l’Agence Spatiale Européenne, puisqu’il a été pendant douze ans Directeur Général de l’Agence Spatiale Européenne (2003-2015). Je l’ai eu comme professeur à Polytechnique, il était en mécanique des fluides – qui n’était pas forcément la matière qui m’intéressait le plus – mais lui la rendait passionnante parce que, au lieu de nous faire faire des équations et de nous faire des exercices qui consistaient à résoudre des équations, il nous montrait en quoi ces équations étaient utiles et, par exemple, il nous faisait calculer la rentrée dans l’atmosphère de la capsule Apollo, ou les ondes de choc lors de la combustion… C’était toujours des exemples concrets et liés au spatial et, évidemment, comme c’était aussi le moment des premiers lancements, du lanceur Ariane en France et en Europe, oui, ça a été certainement ce qui a été déterminant pour moi, pour aller travailler dans le spatial. Mais après, je dirais que tout au long de ma carrière professionnelle, j’ai eu la chance de faire des rencontres incroyables.
J’ai cité Marie-Anne Claire, qui est certainement une rencontre très forte pour moi,
je pourrais citer aussi (je crois que vous l’avez également interviewé) Jean-Yves Le Gall, que j’ai rencontré alors que je venais de rentrer à l’ESA
Concernant la dynamique économique des pays Européens, sur les industries, y-a-t-il des retombées ?
« Ah oui, énormes. C’est un effet multiplicateur de plus de 3. Donc pour chaque euro investi, les pays, on récupère au moins 3 euros en termes de retombées scientifiques, techniques, économiques, d’emploi, etc. Un autre aspect qui est important de signaler à l’ESA, c’est qu’on est, je crois, la seule Agence Spatiale au monde à être active dans tous les domaines de l’activité spatiale. Si je compare avec la NASA, par exemple, elle n’est pas active dans les applications; ce n’est pas la NASA qui fait le GPS ou l’observation de la Terre. Alors que nous, nous faisons tout : la science, la technologie, les lanceurs, l’exploration, la Station Spatiale, toutes les applications, encore une fois (observation, navigation, télécom…). Donc on est vraiment dans toutes les activités liées au spatial, et ça fait une Agence Spatiale vraiment très riche et intéressante. Vous m’avez demandé ensuite le nouveau contexte, la concurrence internationale et les pays émergents dans le spatial. Alors effectivement, quand j’ai commencé à travailler à l’ESA fin des années 1980, il y avait essentiellement, soyons clairs, deux puissances spatiales qui étaient les États-Unis, et ce qui allait devenir la Russie, qui était encore pour quelques mois l’URSS. Maintenant, on voit bien que, même si on a toujours deux grandes puissances spatiales que sont les États-Unis et la Russie, on a évidemment la Chine, qui est devenue très clairement une des puissances leader, si non la puissance leader avec les États-Unis dans le domaine spatial. «
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