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Eric Giraud, Directeur Général d’Aerospace Valley

par | Août 8, 2022 | Interviews / Podcasts, Non classifié(e) | 0 commentaires

Éric Giraud est le Directeur Général du Pôle de compétitivité Aéronautique, Spatial et Drones. Il succède à Patrick Désiré, qui assurait ces fonctions depuis 2015. Eric Giraud est diplômé de l’École Centrale de Nantes et membre de la Promotion 3 du programme SAFRAN « Executive Program ». Actuellement en poste chez ArianeGroup où il est entré en 2016, Eric Giraud y occupe les fonctions de Directeur de la branche équipements et services civils tournée vers les marchés de l’Aéronautique et du Spatial. Pour la durée de son mandat au sein d’Aerospace Valley, il sera détaché à 100% au sein du Pôle. Avec 820 entreprises membres, dont 560 PME, Aerospace Valley, qui couvre les régions Occitanie-Pyrénées-Méditerranée et Nouvelle-Aquitaine, est l’unique communauté au monde qui fédère l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur Aéronautique, Spatial et Drones.Le contenu va ici

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Eric Giraud, Directeur Général d’Aerospace Valley

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Une passion

De manière assez curieuse, ce n’est pas une rencontre. Il se trouve que, enfant, j’étais passionné par la Formule 1, et j’étais passionné par une marque qui s’appelle Lotus, dont le créateur est un britannique qui s’appelle Colin Chapman et qui intégrait dans les voitures de Formule 1 la technologie de l’aéronautique, pour les rendre plus légère. Ensuite, un de ses successeurs, John Barnard, a développé une voiture, la Mclaren, en utilisant les monocoques carbone venues de l’industrie spatiale. Moi qui rêvais de travailler dans la Formule 1, si je fais simple, je me suis dit “tiens, je vais commencer par l’aéronautique et l’espace”. Et puis finalement, quand on rentre là-dedans, eh bien on y reste, puisqu’on découvre des technologies vraiment high-tech, des sujets passionnants. Je suis donc resté “rocket scientist”, et je n’ai jamais travaillé dans la Formule 1.

Les différentes révolutions technologiques

 Je vous parlais de ma carrière ou d’une partie de ma carrière dans l’automobile de grande série et aujourd’hui même dans l’aéronautique, la plupart des processus sont suivis en maîtrise statistique des processus, qui a été le début du big data. Aujourd’hui, dans Aerospace Valley, je touche à des sociétés qui font de l’intelligence artificielle, des sociétés spatiales qui utilisent les données satellitaires d’observation de la Terre. C’est donc quelque chose, forcément,  auquel j’ai été confronté. Après, j’ai la chance ou la malchance d’avoir une carrière assez longue, ça dépend comment on regarde. Il y a une autre révolution pour moi qui était importante de ma carrière, c’est celle du transport aérien. Puisque quand j’ai démarré ma carrière, le transport aérien n’était pas ce qu’il est aujourd’hui. C’est sûr que le progrès va vite, tant mieux, c’est grâce aux ingénieurs. Je pense que beaucoup de solutions aux problèmes qui nous sont posés sont dans le progrès. Et donc sur la miniaturisation, pour revenir à votre question, on la voit aujourd’hui beaucoup sur les satellites. C’est à la fois un vecteur, surtout d’embarquement de plus de puissance pour un volume qui va rester le même au final, puisque en miniaturisant, on peut embarquer plus de puissance, plus de densité de puissance aussi dans les batteries, et ainsi de suite. Donc toutes ces miniaturisations technologiques sont profitables pour cela.

 

Les enjeux d’Aerospace Valley

Le premier enjeu de l’aéronautique, c’est la transition énergétique et la nécessaire décarbonation de l’aéronautique pour qu’il y ait une acceptation sociétale et pour prendre toute notre part au challenge du réchauffement climatique, de faire en sorte d’arriver à une aéronautique 0 émissions. Donc ça, j’y reviendrai, puisque il y a des questions sur les projets emblématiques; on reparlera de ça un peu plus tard. Donc ça, c’est le premier enjeu de l’aéronautique. Le deuxième enjeu de l’aéronautique, c’est celui de la compétitivité; c’est à dire que, dans le cadre mondialisé de ce qu’est l’aéronautique, on a une nécessité, si on veut garder cette industrie, qui est une industrie de leader en France, d’être extrêmement compétitif, puisqu’il y a une compétition entre des grands avionneurs : Airbus en Europe, Boeing aux États-Unis, celui qui émerge, qui est Comac, en Chine. Ces grands avionneurs vont se livrer une compétition terrible et, si on veut garder les emplois et l’excellence de cette filière sur notre territoire, il faut être extrêmement compétitif en coût, donc c’est le deuxième enjeu. Pour le spatial, c’est un peu différent, car le spatial est en pleine expansion. Il est en train de muter ou de pivoter, c’est déjà fait aux États-Unis, mais il est en train de pivoter en Europe vers un système hybride. Anciennement, le spatial était l’affaire des agences et du financement institutionnel et public. Ce qu’on a appelé le mouvement du New Space fait que, massivement, de l’argent privé vient alimenter des entreprises pour qu’elles se développent. Le modèle que tout le monde a en tête, c’est Space X, mais il y a beaucoup d’autres développements, notamment en Europe. On a beaucoup de StartUps qui se développent dans l’utilisation des données spatiales, par exemple, et apporter aux collectivités locales dans le cadre du réchauffement climatique, il y a un certain nombre de choses. Donc là, le premier défi, c’est ce pivotement, c’est-à-dire aller trouver, aller convaincre des financeurs privés de financer l’industrie spatiale européenne qui est d’excellence, qui est de classe mondiale, et même de très haut niveau.

L’équipe

  • Une interview de Halim BENNADJA, chef de projet à l’Association Odyssée Céleste
  • Réalisation/montage de la vidéo : Halim BENNADJA
  • Copyright Image : CNES/Aersospace Valley/ Association Odyssée Céleste

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