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Safouane Benamer, Chief Executive Officer(CEO) – Opus Aerospace.

par | Août 27, 2024 | Interviews / Podcasts, Retrouvez toutes nos actualités | 0 commentaires

« Croyez en vos rêves ! Il y a plein d’exemples de réussites dans la société.»

 

« Mesange, c’est un petit Sterne, c’est une fusée qui fait 4,8 m de hauteur avec 16 cm de diamètre. Elle intègre un moteur de fabrication addictive, l’impression 3D et elle est alimentée en peroxyde d’hydrogène et propane. Au niveau des réservoirs : on a des réservoirs concentriques, c’est-à-dire un réservoir à l’intérieur d’un autre, le réservoir de propane est au milieu, le réservoir d’HTP est autour. Puis il y a des cartes électroniques qu’on a fabriquées en interne. Notre spécificité, c’est qu’on a favorisé la réalisation de cartes électroniques modulaires, ce qui nous permet de fabriquer beaucoup de cartes afin de gagner en termes de coûts sur la série. On a mis de l’innovation là où il faut et on standardisé au maximum, tout en concevant une solution de lancement complète, c’est-à-dire autant la fusée que le système sol. »

 

L’interview d’exception de Safouane Benamer :

En vidéo sur Youtube:

En podcast :

 

Parcours

 

J’ai été formé en tant qu’ingénieur aérospatial dans une école qui s’appelle l’IPSA qui est basée à Ivry-sur-Seine. Ma spécialité est la télécommunication, ce qu’on appelle « les systèmes embarqués orientés vers la télécommunication ». Pendant mes années d’études, j’ai pu participer à un programme qui s’appelle Perseus (Projet Étudiant de Recherche Spatiale Européen Universitaire et Scientifique) qui est destiné aux étudiants, aux jeunes ingénieurs, aux laboratoires de recherche, aux groupes. Ce programme consistait à développer les systèmes spatiaux futurs, à y participer et à nous former en tant qu’étudiants. Durant mes années d’étudiant, j’ai pu acquérir des expériences professionnelles comme réaliser des ailerons composites chez Airbus Opérations à Toulouse, j’ai pu également travailler sur la communication satellite militaire à Airbus Defence and Space. En stage de fin d’études, j’ai participé au programme WISDOM qui est un instrument de la mission EXOMARS 2020.

Nota Bene : Le projet PERSEUS (Projet Étudiant de Recherche Spatiale Européen Universitaire et Scientifique) est une initiative de la Direction du Transport Spatial du CNES qui s’inscrit dans le cadre de la préparation du futur. Dans un contexte d’innovation disruptive, le CNES, en tant que moteur de l’ambition spatiale française, a pour objectif principal, à travers le programme PERSEUS, de susciter l’intérêt et la vocation de la nouvelle génération pour les métiers et l’entrepreneuriat dans le secteur spatial, en les projetant dans un avenir de découvertes, de sciences et de technologies mais en les sensibilisant également aux dimensions sociétale, économique, stratégique et politique du spatial qui sont plus importantes que jamais.

La startup Opus Aerospace

Opus Aerospace est une start-up de l’industrie aérospatiale qui vise à concevoir, développer, opérer des lanceurs et des systèmes spatiaux destinés aux petits satellites. Dans notre stratégie, aujourd’hui, on développe une petite fusée qui s’appelle Mesange, c’est une fusée suborbitale, qui représente notre démonstrateur. On y a intégré pas mal de nos technologies, comme des réservoirs, des moteurs en impression 3D, des réservoirs en aluminium avec certaines techniques de soudure, des cartes électroniques qu’on fabrique ici. Elle vise à être un démonstrateur pour notre lanceur Sterne qui sera capable de mettre en orbite jusqu’à 250 kg de petits satellites. Entre les deux, Mesange et Sterne, on utilise les technologies qu’on a intégrées dans Mesange pour en faire des systèmes spatiaux qu’on propose sur le marché ; donc des cartes électroniques ou des moteurs-fusées.

 

Caractéristiques des lanceurs : Mesange et Sterne

 

Mesange, c’est un petit Sterne, c’est une fusée qui fait 4,8 m de hauteur avec 16 cm de diamètre. Elle intègre un moteur de fabrication addictif, l’impression 3D et elle est alimentée en peroxyde d’hydrogène et propane.

Au niveau des réservoirs : on a des réservoirs concentriques, c’est-à-dire un réservoir à l’intérieur d’un autre, le réservoir de propane est au milieu, le réservoir d’HTP est autour. Puis il y a des cartes électroniques qu’on a fabriquées en interne. Notre spécificité, c’est qu’on a favorisé la réalisation de cartes électroniques modulaires, ce qui nous permet de fabriquer beaucoup de cartes afin de gagner en termes de coûts sur la série.

 

On a mis de l’innovation là où il faut et on a standardisé au maximum, tout en concevant une solution de lancement complète,

c’est-à-dire autant la fusée que le système sol.

 

Concernant Sterne, c’est un microlanceur qui peut mettre en orbite jusqu’à 250 kg de petits satellites. Il fait 18 m de longueur et 1,2 m de diamètre. Pour les moteurs, on a repris la technologie d’impression 3D qu’on utilise aujourd’hui, ce sont les moteurs de Mesange. Côté cartes électroniques, il y a une partie qu’on va fabriquer en interne, une partie qui est du COTS (Commercial-Off-The-Shelf). La même technologie de réservoir avec de la soudure et une coiffe en composite. En termes de caractéristiques sur la réutilisabilité, on a visé une utilisabilité du premier étage et de la coiffe. Le gros avantage, c’est que cela nous permet d’expérimenter à faible coût sur le microlanceur Mesange en sachant qu’on embarque une technologie de bouclier thermique qu’on fabrique en impression 3D. Il s’agit d’un travail qu’on est en train de mener sur la réutilisation des lanceurs.

Halim Bennadja, (Odyssée Céleste) :

Dans le spatial, on dit souvent : «Si ça n’a pas volé, ça n’existe pas ! » C’est un peu « violent » comme propos, mais sur le terrain des lanceurs rien n’est plus véridique !

Généreusement depuis de nombreuses années, l’association Odyssée Céleste se consacre à interviewer des personnalités du monde scientifique et de l’industrie (professeurs-chercheurs émérites, inventeurs hors pair) afin de favoriser leurs visibilités auprès du public français. Pourquoi ? Pour mettre en exergue les différentes possibilités de participer aux grands projets scientifiques et industriels auxquels la France et les français contribuent. Favoriser l’instauration de bons repères, de bonnes connexions auxquelles des jeunes pourront s’identifier et transmettre les bonnes informations afin de se projeter socialement et professionnellement en bonne intelligence. Chaque personne interviewée représente l’écho d’un centre de recherche, d’une institution gouvernementale, d’une école d’ingénieur, et de vécus personnels.

« Le genre humain a toujours été en progrès et continuera toujours de l’être à l’avenir : ce qui ouvre une perspective à perte de vue dans le temps. » Emmanuel Kant, philosophe (1724-1804)

Les  étapes de la mise au point des microlanceurs

avant la validation pour les lancements

Il y a différentes étapes. La première permet un peu d’identifier les besoins, c’est-à-dire, qu’est-ce qu’on veut faire ? Quel est le projet en lui-même ? Ensuite, il y a ce qu’on appelle des phases ou des revues. La première étape, c’est de réaliser une analyse de mission. On a telle mission avec qui on va collaborer en termes de fabrication, en termes d’infrastructures, de partenaires industriels ou autres. Qu’elles sont nos capacités ? Quel est l’objectif final client ? À cela, on a des revues préliminaires de développement : c’est là où l’on va faire différents compromis entre les différentes technologies qu’on souhaite réaliser. Là, on est sur une logique « un peu papier », dans le sens où on fait des études et on compare les différentes technologies. On s’autorise à faire certains prototypes, puis on passe sur des revues de développement, sur la revue critique de développement, sur la revue de qualification, après la revue avant vol, etc.

Une date pour le 1er lancement

Pour Mesange aujourd’hui, on vise le 1er lancement avant la fin de l’année 2024. Il s’agit de programmes un peu complexes, s’il y a un retard, un décalage, ça ne sera pas de plusieurs mois. On a passé la phase recherche-développement, nous sommes actuellement sur une logique de qualification.

Pour Sterne, ça sera plutôt 2026. Ce qu’on vise, c’est un lancement suborbital en 2026 avec une capacité par la suite de mise en place de lancements suborbitaux fin d’année, début d’année 2027.

Les challenges d’Opus Aerospace

Le 1er challenge d’aujourd’hui est technique, c’est le 1er lancement de Mesange qui est un peu notre phare. Effectuer ce lancement nous fera un grand bien, parce que réussir à lancer une fusée depuis le Centre spatial Guyanais (CSG), avec toute la technologie qu’on a intégrée dans cette fusée, serait l’idéal.

Le deuxième challenge majeur à court terme, c’est sur le volet commercial. C’est de commercialiser, d’industrialiser nos sous-systèmes spatiaux. Ça commence à se concrétiser et donc, en termes d’objectif de la société, nous sommes confiants jusqqu’à la fin de l’année, on a des contrats qui se concrétisent déjà. Ce qui m’intéresse particulièrement, c’est de valider le Business Model et notre approche. Cela permettra de confirmer notre vision, notre travail d’équipe et notre singularité, ce qui est important pour nous.

Le troisième challenge est un peu plus financier naturellement, car vous suivez l’actualité des startups, les moyens financiers sont essentiels !

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Safouane Benamer, Chief Executive Officer chez Opus Aerospace.