« En termes d’enjeux, le premier enjeu c’est de maintenir notre place parmi les premiers partenaires des américains. On est dans un monde global, complexe, avec de plus en plus de concurrence… »
En quoi consiste le métier de représentant du spatial du CNES aux États-Unis ?
Notre mission, c’est bien sûr d’entretenir nos coopérations et nos relations en cours avec nos partenaires historiques, donc ici c’est la NASA, la NOAA, donc la National Oceanic and Atmospheric Administration. On la connaît un peu moins, mais c’est l’agence qui gère en gros tous les satellites météo des États-Unis. Et puis aussi entretenir et développer de nouvelles relations en permanence, bien sûr. C’est pour ça qu’en étant ici, on a des contacts très réguliers avec nos homologues de la NASA, de la NOAA, mais pas que, parce qu’on a des contacts aussi avec des acteurs dans des domaines autres que technico-scientifiques puisque, comme j’ai dit, maintenant, le spatial devient complexe, global. On a des problèmes de régulation (juridique…), donc on est aussi en contact avec un petit peu tout l’écosystème spatial. On a, par exemple, les organismes de régulation comme la FAA et la FCC, qui sont des organismes responsables de tout ce qui est processus de licensing. Donc si je fais un lancement, je m’adresse à la FAA (Federal Aviation Administration) pour demander une licence pour être autorisé à lancer. Quand je veux lancer un satellite de télécommunications, je demande à la FCC (Federal Communications Commission) pour m’octroyer cette licence, ce droit de lancer un satellite de télécommunications et donc, comme il y a beaucoup de discussions autour de l’espace, du développement durable de l’espace, le SSA, le STM etc, on est en contact aussi avec ces organismes. Tout ce qui est coopérations, non seulement techniques, scientifiques mais aussi dans d’autres domaines (régulation…).
Dans le cadre des différents partenariats avec les États-Unis, peux-tu nous citer 2 à 3 programmes structurants auxquels participe le CNES ?
Juste avant ça : c’est vrai qu’on a une coopération, je disais, historique avec les américains, parce qu’ils représentent 60% du budget spatial mondial, et c’est un tiers de nos coopérations. Il faut savoir que la majorité de nos programmes spatiaux se font en coopération, ou en bilatéral directement, ou via l’ESA, mais souvent en coopération à l’international. Donc je vais trouver 2-3 programmes, mais il faut savoir qu’on a 17 accords de coopération en cours, en bilatéral avec les américains. Mais il y a quand même des domaines structurants. Donc on coopère avec eux soit en bilatéral directement, soit via l’ESA. En bilatéral, je peux citer Persévérance qui a atterri sur Mars l’année dernière, pour lequel, nous, on a fourni SuperCam qui est un petit peu l’œil du rover, qui est une caméra spectrométrique et qui permet d’analyser des échantillons sur Mars. Globalement, Persévérance, c’est le reflet d’une coopération historique dans les missions robotiques martiennes, parce qu’il faut savoir qu’on a participé, la France, à toutes les dernières missions robotiques martiennes de la NASA, des américains : on était sur InSight, en 2018, on a fourni un sismomètre. En 2012, sur Curiosity, on avait fourni ChemCam, l’ancêtre de SuperCam. On a toujours été sur ces missions-là et c’est très intéressant de le noter, parce que ça montre l’intérêt de telles coopérations, l’effet de levier qu’on a parce que, typiquement, SuperCam, c’est quelques dizaines de millions d’euros pour participer à un programme qui en coûte presque 3 milliards
L’équipe
- Un podcast de Halim BENNADJA, chef de projet à l’Association Odyssée Céleste
- Réalisation/montage du Podcast : Halim BENNADJA
- Copyright Image : CNES/Association Odyssée Céleste